Les acteurs du sacrifice

Les sacrifiants sont des hommes ou groupes d’hommes qui pratiquent le sacrifice pour en retirer un bénéfice. Ce droit n’était pas disponible pour les gens du peuple, mais uniquement réservé aux dignitaires de la société composés de guerriers, prêtres, seigneurs et autres nobles qui offraient des victimes en sacrifice pour en tirer du prestige. La civilisation aztèque organisait très souvent des cérémonies sacrificielles pour alimenter les dieux selon le mythe créateur qui veut que le sang soit l’énergie qui permette à l’univers de continuer d’exister en maintenant l’équilibre du cosmos. Lors de l’inauguration du Templo Mayor à Tenochtitlan en 1487 il y eut entre 60.000 et 80.000 sacrifiés.

Les seules personnes à pouvoir tenir le rôle de sacrificateur sont les prêtres ou pour de rares occasions le Huey Tlatoani, fréquemment traduit par « empereur ». Pendant les rituels les prêtres sont ornés des attributs du dieu qu’ils représentent.

La page 12 du Codex Borbonicus représente un prêtre portant les attributs du dieu Xipe Totec

La page 12 du Codex Borbonicus représente un prêtre portant les attributs du dieu Xipe Totec (source: famsi.org)

Le sacrifié est une victime détruite lors d’un rituel dans un lieu sacré, le plus souvent dans un temple au sommet d’une pyramide pour pouvoir se rapprocher du soleil. Les individus sacrifiés étaient constitués principalement de prisonnier de guerre, d’esclaves, de condamnés, de personnes considérées comme anormales – albinos, nains, bossus – mais aussi de volontaires. Les guerriers captifs étaient considérés comme des victimes de luxe, couverts de cadeaux et nourris avec des aliments de première qualité. Ils se faisaient capturer lors de « guerre fleurie » dont le but premier était de maîtriser l’adversaire plutôt que de le tuer, pour ensuite pouvoir le sacrifier en ville aux divinités lors de cérémonies. Les guerriers n’opposaient pas de résistance lors du sacrifice, car mourir sacrifié est une mort glorieuse et préférable à une vie d’esclave. Les esclaves étaient achetés par des pochtecas commerçants de l »empire aztèque dans le but d’être offert en sacrifice.

Enfin, certains rituels exigeaient des individus avec des caractères spécifiques : être de famille noble, une femme vierge, un enfant, pour personnifier les victimes en divinités auxquelles elles étaient offertes ; on nommait ces personnes « images »  ixiptla du dieu.

Dans le cadre des rituels religieux, chaque sacrifice était suivi d’un repas anthropophage pendant lequel les parties du corps du sacrifié étaient mangées par les sacrificateurs et leurs convives.

Repas anthropophage suivant un sacrifice

codex Magliabecchiano: Repas anthropophage suivant un sacrifice (source: famsi.org )

 

Medhi KHOULE

Sources: